Physical Address

304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124

« Les Mille et Une Vies musicales de Fleetwood Mac », sur Arte : les pionniers du rock au féminin

ARTE – VENDREDI 13 SEPTEMBRE – 22 H 30 – DOCUMENTAIRE
Du sexe, de la drogue, du rock ’n’ roll. Séparations douloureuses, fulgurances créatrices et dépressions. Mais aussi, surtout, des prestations musicales et vocales exceptionnelles. Un quintet qui, dans son époque la plus glorieuse, du milieu des années 1970 au début des années 1980, profite d’une rythmique de haut vol (Mick Fleetwood à la batterie, John McVie à la basse), de deux autrices-compositrices chanteuses hors normes (Stevie Nicks, Christine McVie) et d’un chanteur, guitariste, compositeur charismatique (Lindsey Buckingham).
Fleetwood Mac, apparu dès 1967, a connu plusieurs vies – dont la première période britannique avec le prodigieux guitariste Peter Green (1946-2020) – avant de connaître la gloire internationale. Ce passionnant documentaire, riche en archives personnelles (époque bénie où l’on pouvait filmer les musiciens au plus près, en coulisses, en répétition, en tournée), décortique ces changements et les méthodes de travail successives d’un groupe à l’influence phénoménale, vénéré par des artistes de la pop, du rap, du blues.
Des Smashing Pumpkins à Courtney Love, de Miley Cyrus à Harry Styles, en passant par Vampire Weekend, pour ne citer qu’eux, toutes et tous ont repris des tubes de Fleetwood Mac, dont, évidemment, le mythique Dreams. Une pépite enregistrée à Sausalito, en Californie, dans le studio Record Plant. Une voix hallucinante (Stevie Nicks), une batterie implacable (Mick Fleetwood) et un piano électrique Fender Rhodes redoutable.
Dreams, considéré comme le tube parfait, sorti en 1977 sur un album (Rumours) lui aussi devenu mythique, mélange de pop, de folk et de rock, vendu à quarante-cinq millions d’exemplaires et qui, en 2023, soit quarante-six ans après sa sortie, figurait encore dans le top 10 des vinyles les plus vendus aux Etats-Unis !
On peut dater le début de la grande période Fleetwood Mac à 1974, lorsque le groupe, qui vient d’accueillir le couple Lindsey Buckingham et Stevie Nicks, s’installe à Los Angeles. Au studio d’enregistrement Sound City, la magie opère rapidement. Sorti en 1975, l’album Fleetwood Mac (et son tube envoûtant Rhiannon) va se vendre à plus de trois millions d’exemplaires.
Dans un univers musical très masculin, pour ne pas dire machiste, le talent et la personnalité des deux femmes du groupe donnent à Fleetwood Mac une force inédite. Interrogée face caméra dans le documentaire, Christine McVie, née Perfect (!) et morte en 2022, parlait ainsi de sa relation avec Stevie Nicks : « Nous sommes à l’opposé dans la vie mais on s’est plu tout de suite ! Comme deux sœurs. »
Les morceaux composés par Christine McVie sont souvent mélancoliques, apaisants. Ceux qui sont signés Stevie Nicks sont plus mystiques et sensuels. Le résultat final est époustouflant, avec notamment des chansons très personnelles sur la rupture amoureuse. Seul tube coécrit par les cinq membres du groupe ? The Chain, en 1977.
La longévité du groupe reste surprenante, tant les drogues, les disputes amoureuses, les ruptures et les tournées épuisantes ont fait des ravages au sein du quintet. Mais, comme le résume Alex Kapranos, du groupe Franz Ferdinand et fan absolu de la bande californienne : « Il y a le Fleetwood Mac sous acide et le Fleetwood Mac sous cocaïne. C’était l’époque, et cela représentait les excès du Los Angeles des années 1970. Cela n’a pas empêché la naissance de morceaux musicaux exceptionnels. »
Les Mille et Une Vies musicales de Fleetwood Mac, documentaire de Sophie Rosemont (Fr., 2024, 53 min). Sur Arte.
Alain Constant
Contribuer

en_USEnglish